Nouvelle
Profiter de la vie après un cancer
Le golf, Jean Lamothe en mange, c’est le moins qu’on puisse dire! Il y a quatre...
C’est dans un contexte démographique préoccupant que je suis devenue, le 13 juin dernier, présidente du plus important regroupement de personnes de 50 ans et plus au Canada.
Les projections dévoilées le 11 juillet dernier par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) viennent confirmer ce que notre organisation rappelle depuis des années : le vieillissement de la population québécoise est l’un des plus marqués en Occident.
Selon les prévisions de l’ISQ, près d’un Québécois sur trois sera un aîné en 2066 et la proportion totale d’aînés dans la population passera de 18 % à 28 % en l’espace de 50 ans. Plus encore, le groupe des 65 ans et plus comptera, à lui seul, 1,3 million de personnes en 2066.
Ce sont là des chiffres qui frappent l’imaginaire… et qui illustrent l’urgence d’agir pour mettre en place des mesures qui favoriseront l’amélioration de la qualité de vie des personnes de 50 ans et plus.
Si j’ai choisi l’adjectif « préoccupant » pour qualifier le contexte démographique dans lequel nous sommes plongés, c’est parce que nous ne nous sommes pas encore donné tous les moyens, en tant que société, pour affronter les grands défis posés par le vieillissement accéléré de la population québécoise.
Pourtant, les effets du vieillissement de la population se font ressentir sur plusieurs fronts. Au niveau des soins de santé, dont la demande croissante affecte l’accessibilité. Au niveau de la précarité financière des aînés, dont plusieurs peinent à couvrir leurs besoins fondamentaux, la sécurité du revenu étant pourtant essentielle à une bonne qualité de vie. Au niveau du manque d’incitatifs fiscaux pour encourager les travailleurs d’expérience à participer plus longtemps au marché de l’emploi. Au niveau de l’âgisme en entreprise, qui a une incidence directe sur l’actuelle pénurie de main-d’œuvre. Au niveau des proches aidants, qui deviendront de plus en plus nombreux au cours des prochaines années.
Avez-vous besoin de plus d’exemples? C’est que je pourrais continuer cette énumération encore longtemps, tant les chantiers sont nombreux.
Des élections générales auront lieu dans moins de quatre mois au Canada. Il s’agira d’une occasion idéale pour placer nos aînés au cœur des priorités gouvernementales. Notre organisation a publié en juin sa plateforme électorale qui se décline en quatre volets : retraite, soutien aux plus démunis, santé et proches aidants. Des gestes concrets peuvent – et doivent – être posés rapidement.
À commencer par l’élaboration d’une politique nationale du vieillissement. Le temps est venu d’encadrer les actions du gouvernement en matière de vieillissement. Il faut intégrer tous les ministères afin de freiner le travail en silo. Nous constatons depuis longtemps qu’il existe un grand fossé entre la connaissance de l’état des lieux en matière de vieillissement et l’action concertée. Nous avons besoin d’une vision globale. Du mode réaction, il faut se mettre en mode action.
À ceux et celles qui veulent gouverner notre pays, nous réclamons de faire preuve de leadership et surtout beaucoup de créativité dans leurs engagements pour faire face aux défis du vieillissement de la population. Nous sommes à la croisée des chemins. Il en va des principes pour lesquels nous nous sommes tous battus et qui font notre fierté.
Gisèle Tassé-Goodman
Présidente, Réseau FADOQ