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Le deuxième rapport de la série Bien vieillir chez soi de la commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, est sans équivoque : le Québec est loin de répondre aux besoins de la population en ce qui concerne les soins et services de soutien à domicile.
Le Réseau FADOQ le souligne depuis plusieurs années : le Québec est en mode rattrapage de ce côté. Ce retard dans l’offre ne sera jamais comblé avec le financement actuellement prévu. À titre d’exemple, la commissaire a relevé que seulement 13,5 % des besoins de la clientèle SAPA (soutien à l’autonomie des personnes âgées) sont comblés.
Malgré la hausse du financement au cours des dernières années, le Québec fait partie des « provinces canadiennes dont les ressources financières consenties aux services de soutien à domicile sont les plus faibles », note la commissaire.
« Si le virage vers les soins et services à domicile est réellement une priorité pour le gouvernement du Québec, ce dernier doit s’assurer que les investissements suivent les courbes démographiques puisque nous sommes parmi les sociétés qui vieillissent le plus rapidement en Occident », souligne la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.
Le rehaussement budgétaire observé au cours des deux dernières années s’est principalement traduit par l’achat de services d’aide à domicile auprès de partenaires externes. Ces services, comme l’entretien ménager, le pelletage en hiver et la coupe de gazon en été, sont vraiment les bienvenus. Cependant, il ne faut pas oublier l’importance capitale des soins à domicile.
De nombreux enjeux identifiés
Outre la faible offre de services et le financement inadéquat, la commissaire Castonguay a noté dans son rapport l’insuffisance des ressources humaines, le manque d’accessibilité et les lacunes au niveau de l’arrimage aux besoins des bénéficiaires, des constats déjà mentionnés dans le passé par le Réseau FADOQ.
« Afin de régler une fois pour toutes le manque de main-d’œuvre, le gouvernement du Québec doit déployer un plan de dotation costaud avec de nombreuses mesures, telles que rehausser les cohortes d’étudiants dans les domaines de la santé, développer des incitatifs financiers, recruter du personnel à l’international et améliorer la mise à niveau des acquis et des compétences. Le gouvernement doit également réaliser son engagement d’accélérer le décloisonnement des professions du domaine de la santé », indique Mme Tassé-Goodman.
Finalement, il faut que l’ensemble des professionnels mettent l’épaule à la roue. La proportion des heures travaillées en contact direct avec l’usager pour les services professionnels et celle pour les soins infirmiers sont faibles, soit 25 % et 32 % respectivement.
Le maintien à domicile en fin de vie fait piètre figure
Autre constat décevant du rapport de la commissaire à la santé et au bien-être : la faible offre de services de soutien à domicile fait en sorte que le Québec obtient de piètres résultats en matière de maintien à domicile durant les six derniers mois de vie et en ce qui concerne les décès à domicile.
Parmi les personnes susceptibles de bénéficier de soins palliatifs, environ le quart passent au moins 14 jours hospitalisées dans le dernier mois de leur vie. Près de la moitié visitent l’urgence au cours des deux dernières semaines de leur vie. Au Québec, seulement 11 % de la population décède à domicile. Il faut absolument renverser cette tendance.
Il s’agissait du deuxième rapport de la série Bien vieillir chez soi de la commissaire à la santé et au bien-être Joanne Castonguay. Le troisième résumera l’évaluation d’ensemble de la commissaire. Le quatrième rapport présentera les recommandations de Mme Castonguay et sera déposé au gouvernement en décembre 2023.