Un plan en main-d’œuvre doit appuyer le Plan pour l’hébergement de longue durée
Le Réseau FADOQ se réjouit que le Plan d’action pour l’hébergement de longue durée soit fondé sur de bons principes et qu’il soit accompagné d’un échéancier. Cependant, s’il n’est pas jumelé à un plan ambitieux en matière de main-d’œuvre, il sera difficile, voire impossible, d’atteindre les objectifs fixés.
« Les intérêts et la dignité des résidents sont au cœur de ce plan, ce que nous demandions depuis plusieurs années. Ces principes seront toutefois jugés en fonction des résultats », déclare Gisèle Tassé-Goodman, présidente du Réseau FADOQ.
Quelques éléments de ce plan peuvent être mis en place rapidement et sans trop de difficultés :
- Présence des gestionnaires responsables dans chaque CHSLD, Maison des aînés et Maison alternative;
- Mise en place d’un comité-conseil en matière d’hébergement de longue durée;
- Utilisation optimale des médicaments en CHSLD, notamment la déprescription, dont les projets pilotes ont démontré les bénéfices;
- Implantation du Programme québécois de soins buccodentaires et de soins d’hygiène quotidiens de la bouche en CHSLD.
Par contre, plusieurs des bons principes de ce plan risquent de se buter à la pénurie de main-d’œuvre, dont la personnalisation des soins et des services ainsi que l’accompagnement et le soutien aux proches de la personne hébergée.
Régler le problème de main-d’œuvre
C’est pour cette raison que ce plan doit être accompagné de mesures importantes permettant d’augmenter la main-d’œuvre.
Un large décloisonnement des professions du domaine de la santé doit s’opérer. Il importe que les associations professionnelles fassent des compromis corporatifs afin d’optimiser et de rendre plus polyvalents les professionnels du domaine de la santé, sans aucun compromis en matière de sécurité du patient.
Un moyen d’améliorer les conditions de travail et la rétention du personnel serait d’implanter des ratios de soins.
« Il existe des ratios dans les CPE pour les éducatrices, dans les avions pour les agents de bord, mais aucun dans le réseau de la santé », fait remarquer Mme Tassé-Goodman.
La semaine dernière, le Réseau FADOQ, avec d’autres groupes et ordres professionnels, a d’ailleurs lancé un plaidoyer afin de réclamer une loi garantissant des ratios sécuritaires minimums pour assurer la sécurité et la qualité des soins prodigués à l’ensemble de la population.
En améliorant les conditions de travail des soignants et en éliminant les heures supplémentaires, les emplois dans les CHSLD deviendront plus attrayants pour le personnel.