Magazine et bulletin
La revue FADOQ Lanaudière
Produite quatre fois par année, elle est disponible en version électronique et ins...
À une époque où les images défilent en masse et en vitesse; où les frontières se chevauchent en un simple clic, un tapement de main ou parfois juste un tampon de visa (pour ceux qui ont le privilège du « bon passeport »); à une époque où la connaissance de l’autre n’a jamais été autant accessible, il semble qu’il n’est pourtant pas si évident de voyager intelligemment. Bien sûr, à chacun son épopée.
Dans un récit de randonnées himalayennes entrouvert dans une bibliothèque, dans un documentaire télévisé sur les indiens d’Amazonie, dans un ancien herbier de fleurs alpines ou dans une recette orientale cuisinée entre amis : le voyage est partout. La biodiversité culturelle des humains est une réelle richesse. À respecter et préserver autant que les paysages sauvages et inhabités. La découverte et l’ouverture sont nécessaires. Parfois donc, cela passe aussi par le voyage.
Comme autrefois les anciennes caravanes : des méharées sahariennes qui pendant des siècles ont parcouru des milliers de kilomètres en tant que commerçants, avec leurs troupeaux de dromadaires. Ces cultures en mouvement, on les a retrouvées sur différents continents. L’homme avait besoin de traverser. De voir plus loin. De voir plus haut. Souvent pour survivre aussi. Comme ces nomades d’Asie centrale, qui marchaient des semaines entières, accompagnés de yaks, fameuses robustes vaches himalayennes, depuis le plateau tibétain, troquant le sel de leurs lacs d’altitude contre les céréales et les épices des vallées népalaises plus basses. Et que dire des nomades des mers qui, au cœur des glaces et des fjords, pour se déplacer ou chasser, embarquaient leur famille et les réserves dans leur kayak de peau de phoque?
Suivre ces traces, ou explorer, voyager seul, ou bien en groupe. Aujourd’hui, le monde est à la recherche de l’expérience. Parfois de l’exploit physique. Et c’est là, aujourd’hui, qu’il faut réfléchir au mot « aventure ». Nous avons tous une responsabilité lorsque nous parvenons à destination. Rêver tout en respectant les terres et les coutumes. L’écologie a sa place dans le monde du voyage, plus que jamais. Et l’aventurier du XXIe siècle est-il un Terrien capable d’être le plus responsable possible?
Ce que vous emporterez dans votre sac à dos ou votre valise à roulettes est aussi important que ce que vous n’emporterez pas! Oui : à l’époque où le compostage, le recyclage, le zéro déchet, sont désormais devenus à la mode dans nos milieux urbains, il serait dommage de ne pas appliquer ces concepts en voyage! D’autant que beaucoup de ces principes sont encore utilisés dans de nombreux pays que vous visitez, où naturellement les villageois utilisent les ressources naturelles, parfois même très pertinentes pour nos modèles occidentaux. Encore une fois, le voyage peut tellement être un enseignement utile.
Réduire les déchets extraits de nos bagages tout en visant zéro : rester alerte à l’environnement, sa beauté, ses secrets, sa fragilité, sa protection. Ouvrir grand son esprit pour devenir voyageur et non touriste. Apprécier le dépaysement des traditions locales sans entretenir un folklore biaisé.
Rester inspiré des techniques ancestrales de nos hôtes qui pourraient bien souvent solutionner l’obsolescence programmée de nos cultures occidentales (« le frigo du désert sans électricité », « la coupole des montagnes » qui réfléchit la lumière et capte la chaleur pour faire bouillir l’eau, la force du « moulin des rivières » qui moud les grains, les « permacultures traditionnelles » dont les racines profondes et saines empêchent les inondations et glissements de terrain…).
Pour honorer ce privilège de découvrir toutes ces inventions respectables, voici quelques idées, souvent bien plus faciles et ludiques qu’on pense!