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Avant de s’investir dans l’organisation d’états généraux sur les soins aux aînés, le Réseau FADOQ demande au gouvernement du Québec de poser des actions concrètes qui peuvent avoir un impact immédiat sur l’amélioration du système de soins de longue durée.
Évidemment indigné par le drame humain dans les CHSLD et les résidences privées pour aînés en raison de la pandémie de COVID-19, le Réseau FADOQ soutient qu’il n’est pas contre la tenue d’une commission d’enquête publique ou d’états généraux. La plus grande organisation d’aînés au pays estime toutefois qu’il serait plus utile de tirer des leçons des commissions d’enquête du passé sur le système de santé du Québec et des quatre consultations en cinq ans au sujet de l’hébergement et des soins de longue durée auxquelles le Réseau FADOQ a participé. Ces consultations ont mené à l’élaboration de plusieurs recommandations de la part de notre organisation.
« Nous savons où le bât blesse, nous savons où et comment agir. Alors, ne perdons pas de temps et d’énergie à rédiger un rapport qui pourrait être tabletté et agissons », explique la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.
Le gouvernement Legault a envoyé un signal positif avec son opération de recrutement de préposés en CHSLD d’ici le 15 juin 2020. Les 42 000 candidatures reçues en quelques heures par Québec témoignent d’un engouement très encourageant. Maintenant, le Réseau FADOQ souhaite qu’une vision à long terme guide le recrutement de la relève, notamment auprès des étudiants qui achèvent leurs études secondaires. Il faut que ces jeunes soient attirés par les professions du domaine de la santé. Pour ce faire, une valorisation de ces professions est nécessaire afin d’augmenter les cohortes dès maintenant pour que le réseau de la santé en récolte les bénéfices dans les années à venir.
Il faut humaniser le système. Ça commence par une réorganisation du travail, par la fin du temps supplémentaire obligatoire, par la mise en place de ratios professionnels en soins/patients plus humains afin que ceux-ci puissent prendre plus de temps au bénéfice des patients.
« Pour l’instant, le gouvernement Legault avance qu’il n’exclut pas la mise en place de nouveaux ratios. Il devrait plutôt signifier qu’il s’engage définitivement dans cette voie. Les défis du vieillissement de la population, c’est maintenant qu’ils se posent et il faut agir pour les décennies à venir », souligne Mme Tassé-Goodman.
Parallèlement à cela, le Réseau FADOQ recommande un décloisonnement plus généralisé des professions du domaine de la santé, déjà entamé avec la mise en place des projets de loi 29, 31 et 43, afin de favoriser la polyvalence du personnel. Il en va du rehaussement crucial de l’offre de services en matière de soins de santé.
Le Réseau FADOQ est catégorique : une intensification du financement des soins et des services à domicile est de mise afin de favoriser le maintien à domicile. L’accès aux services d’évaluation des besoins doit être élargi et il doit y avoir une répartition équitable du panier de services dans l’ensemble des régions du Québec.
Le Réseau rappelle le désir d’une grande majorité d’aînés de rester à domicile le plus longtemps possible. Cette approche humaine est, de loin, préférée au milieu hospitalier ou institutionnel puisque le domicile constitue un milieu de prédilection pour prendre en charge des maladies de longue durée ou se rétablir d’une blessure.
« Investir dans les soins à domicile constitue un moyen de favoriser le maintien de l’autonomie des personnes aînées et d’augmenter leur bien-être tout en permettant des économies au niveau des finances publiques. Dans le contexte du vieillissement accéléré de la population, le fait d’améliorer l’accès à des soins à domicile permettra de réserver des places en hébergement institutionnel à une clientèle présentant des besoins très complexes et nécessitant des soins spécialisés », fait valoir Mme Tassé-Goodman.
Les proches aidants doivent être soutenus plus assidûment, eux qui réduisent la pression du système de santé et qui, par leurs actions, permettent de favoriser le maintien à domicile. Leur apport au réseau de la santé est indispensable et, pourtant, ils attendent toujours le dépôt de la première politique nationale des proches aidants qui était prévue en 2019.
À cet égard, le Réseau FADOQ a présenté à la ministre des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, une liste de recommandations qui auraient un impact positif sur le quotidien des proches aidants.