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Voici une lettre ouverte de notre présidente, Gisèle Tassé-Goodman, en réponse à la chronique Le mythe de la précarité financière des aînés.
Nous convenons au Réseau FADOQ que les Québécois et Québécoises qui atteignent de nos jours l’âge de la retraite ont souvent profité d’un contexte économique enviable au cours de leur vie active.
Une certaine proportion des personnes retraitées a pu épargner et faire fructifier ses économies, assurant ainsi un taux de remplacement de revenus suffisant pour vivre une retraite confortable. Elles détiennent de nombreux actifs et il y aura un transfert de richesse aux prochaines générations, et c’est tant mieux pour la société québécoise puisque de nombreux jeunes peinent aujourd’hui à se procurer une première propriété.
Cependant, une autre partie de la population âgée de 65 ans et plus ne bénéficie pas d’une retraite aisée. Il ne faut pas sous-estimer le nombre de personnes retraitées qui peinent à joindre les deux bouts en ce moment.
Selon la Mesure du panier de consommation, la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus vivant en situation de pauvreté est inférieure à celle des autres groupes d’âge au Canada. Par contre, au Québec, d’après la Mesure du faible revenu, 13 % des personnes de 65 ans et plus étaient en situation de pauvreté selon les dernières données disponibles, un taux supérieur à celui observé pour tous les autres groupes plus jeunes.
Si l’on observe le revenu médian après impôt des personnes âgées de 65 ans et plus au Québec, il était de 27 900 $ en 2020, ce qui signifie que la moitié des personnes retraitées touchent moins que ce montant. Avec la hausse du coût de la vie, même si une personne n’a plus d’hypothèque sur sa résidence, vous conviendrez qu’une personne ne roule pas sur l’or avec des revenus de moins de 28 000 $ par an.
Une donnée est encore plus frappante. Selon les années, 35 % à 40 % des personnes de 65 ans et plus québécoises touchent le Supplément de revenu garanti. Cette prestation s’adresse aux personnes recevant la pension de la Sécurité de la vieillesse et qui déclarent un revenu inférieur à 22 056 $. La majorité de ces prestataires font face à de l’insécurité financière, et ce, presque quotidiennement.
Ce sont des personnes qui peuvent être locataires. D’ailleurs, selon le portrait des personnes aînées de 2023, 16 % d’entre elles occupent un logement non abordable, soit 5 % de plus que les groupes plus jeunes.
Ajoutons aussi des dépenses pour l’achat de lunettes, d’appareils auditifs ou d’aide à la mobilité pour celles dont la vision, l’ouïe et les facultés à se déplacer se détériorent en vieillissant. De celles qui doivent embaucher des services d’aide pour les tâches ménagères ou pour les travaux autour du domicile. Il existe des crédits, mais ils ne couvrent qu’un certain pourcentage de ces dépenses.
De nombreuses personnes retraitées ont amélioré leur sort par rapport aux générations précédentes et profitent aujourd’hui d’une retraite confortable. Mais il ne faut pas oublier toutes ces personnes pour qui un chèque de 250 $ donnerait un peu de répit dans un monde où tout coûte plus cher.
Un paiement unique ne constituerait malheureusement pas une solution durable. Au Réseau FADOQ, nous croyons qu’il est urgent de mettre en place des mesures plus structurantes pour soutenir les personnes aînées à faible revenu.
Gisèle Tassé-Goodman
Présidente du Réseau FADOQ