Activités physiques et sportives
Zone VIACTIVE
Québec et Chaudière-AppalachesIl est fréquent, lors de nos balades en auto, que l’on doive manœuvrer avec la présence d’un véhicule de police immobilisé en bordure de la route. La plupart du temps, il s’agit d’une intervention auprès d’un automobiliste qu’un policier a intercepté, parfois pour lui venir en aide ou, plus souvent, pour lui signifier une infraction qu’il vient de commettre au volant de son véhicule.
Quelquefois, dans ces occasions, il nous arrive de nous sentir quelque peu embêtés quant à la façon de se comporter. Et la situation devient encore plus difficile à gérer lorsque la densité de la circulation est plus importante. Heureusement, le Code de la sécurité routière est là et il nous donne des consignes claires qui, si elles sont suivies, permettent d’agir correctement et de partager la route de façon harmonieuse.
Deuxième partie – Le corridor de sécurité
Rappelons-nous que le Code de la sécurité routière consiste en un recueil des articles de loi et des règlements se rapportant à l’usage de la route. Cette deuxième partie traite du « corridor de sécurité » et ce dernier s’insère parmi les sujets traitant des « Règles de circulation routière » dont la présentation se poursuivra dans les prochaines capsules.
Un exemple du corridor de sécurité à respecter.
PHOTO : SOCIÉTÉ DE L’ASSURANCE AUTOMOBILE DU QUÉBEC (SAAQ)
Il faut créer un corridor de sécurité
Dès qu’un véhicule d’urgence, une dépanneuse ou un véhicule de surveillance est immobilisé et que sa flèche jaune lumineuse, ses gyrophares ou ses feux clignotants sont actionnés, le corridor de sécurité est obligatoire. Il est de notre responsabilité de créer ce corridor.
Pourquoi un corridor de sécurité ?
Le corridor de sécurité permet d’assurer la sécurité des premiers répondants (policiers, pompiers, ambulanciers, contrôleurs routiers, opérateurs de dépanneuse, employés de la voirie, agents de protection de la faune) lorsqu’ils travaillent au bord de la route, et de toute autre personne qui se trouve au même endroit (par exemple, les occupants du véhicule immobilisé).
Ce que dit la loi
Lorsqu’un véhicule d’urgence ou une dépanneuse, dont les feux clignotants ou pivotants sont actionnés, est immobilisé sur un chemin public, le conducteur d’un véhicule routier doit, si le véhicule immobilisé est situé sur la voie sur laquelle il circule, réduire la vitesse de son véhicule de manière à ce qu’elle ne soit pas susceptible de mettre en péril la vie ou la sécurité des personnes et des biens qui sont situés sur cette voie et, au besoin, l’immobiliser, puis emprunter une autre voie après s’être assuré qu’il peut le faire sans danger. Lorsqu’il s’agit d’une chaussée à circulation dans les deux sens, il doit alors, avant d’emprunter l’autre voie, céder le passage au véhicule qui y circule en sens inverse. (Article 406,1 du Code de la sécurité routière)
Dans un rapport publié en janvier 2020 par la Société de l’assurance automobile du Québec, il est indiqué que, entre la mi-août 2012 et la fin de l’année 2018, 13 916 personnes ont été condamnées pour avoir négligé de respecter le corridor de sécurité. Une telle condamnation entraîne une amende de 200 $ à 300 $, en plus des frais, et l’inscription de 4 points d’inaptitude à son dossier.
Il faut agir à temps
La plupart du temps, ces véhicules d’urgence, de dépannage et de surveillance immobilisés aux abords de la route sont visibles bien à l’avance. Les sources lumineuses qui les caractérisent nous permettent alors de nous préparer à agir de manière à amorcer, le plus tôt possible, la création du corridor de sécurité. Encore ici, il faut agir de façon coopérative, sécuritaire et responsable en vérifiant d’abord la circulation venant de l’arrière, en signalant notre intention de se déplacer selon la situation, possiblement en effectuant un changement de voie complet, en réduisant la vitesse et en demeurant attentif aux mouvements des intervenants œuvrant sur les lieux de l’opération qui prévaut aux abords de la route.
Et si c’est un véhicule « ordinaire » qui se trouve immobilisé
Comprenons bien le sens de la loi. L’obligation de respecter un corridor de sécurité ne s’applique pas lorsque le véhicule immobilisé en bordure de la route ne s’inscrit pas dans les catégories d’urgence, de dépannage et de surveillance. Mais, le principe de prudence demeure.
Peut-on soupçonner que la personne au volant de ce véhicule s’est arrêtée à cause d’une défaillance mécanique ? Ou d’un problème de santé ? Pourrait-elle subitement quitter son véhicule ? Ce sont autant de questions que nous sommes en droit de nous poser et, par mesure de sécurité, elles doivent nous placer en mode «solution préventive» plutôt que de demeurer indifférent face à la situation.
Application au Québec et ailleurs
C’est le 5 août 2012 que la loi sur le corridor de sécurité est entrée en vigueur au Québec. Une loi similaire appelée « Move Over » s’applique également dans la plupart des provinces canadiennes et des états américains.
Bref, si la pandémie occasionnée par la Covid-19 nous force à appliquer une distanciation physique entre nous, pour se protéger et protéger les autres, le Code de la sécurité routière, lui, nous oblige à pratiquer une distanciation pour protéger les intervenants dans le contexte du corridor de sécurité sur les routes. Chez nous comme ailleurs !
Agir de façon coopérative, sécuritaire et responsable dans le respect du Code de la sécurité routière
Protégeons ceux qui nous protègent. Respectons le corridor de sécurité. Voilà donc l’essentiel des règles de base quant à la façon de « SE » comporter lorsqu’un véhicule d’urgence, une dépanneuse ou un véhicule de surveillance se trouve immobilisé en bordure de notre route[1]. D’autres sujets répondant aux besoins de mise à jour sur le Code de la sécurité routière suivront dans le cadre des prochaines chroniques dont, entre autres, le virage à droite au feu rouge ainsi que les distances et intervalles entre les véhicules. Pour notre propre sécurité et celle des autres, continuons d’agir avec sagesse en respectant les règles établies. De cette manière, ça va encore continuer de bien aller ! 🌈
À propos de l’auteur
Consultant formateur en éducation routière et conférencier
Diplômé de l’Université Laval en pédagogie, Yvon Lapointe a consacré toute sa carrière à la cause de la sécurité routière. Après avoir été moniteur-instructeur en conduite d’un véhicule de promenade et de divers types de véhicules lourds, propriétaire d’une école de conduite, consultant auprès d’entreprises de transport routier, puis chargé de cours et coordonnateur d’un programme de formation pour des formateurs de conduite automobile en milieu collégial pendant plus de 12 ans, il est arrivé chez CAA-Québec en 1986 en tant que directeur du service de l’éducation routière. Jusqu’au moment de sa retraite en 2014, il était également directeur de la Fondation CAA-Québec avec laquelle il a maintenu un lien en tant que conférencier.
Depuis 2016, il intervient en suppléance auprès des clients de l’école de conduite du Centre de réadaptation du CIUSSS de la Capitale-Nationale comme instructeur de conduite automobile. La chronique de sécurité routière, publiée dans la revue L’Écho des deux Rives, porte sa signature depuis plus de cinq ans. Il est l’instigateur de la conférence intitulée « SE…conduire autrement ! » offerte gracieusement aux membres des clubs FADOQ.
[1] https://www.youtube.com/watch?v=-9hHmWvxuMk
Voir le volet 1 : Une bonne marche…ça fait du bien !
Voir le volet 2 : Faire un tour d’auto…ça aussi ça fait du bien !
Voir le volet 3 : Une randonnée à vélo…en toute sécurité !
Voir le volet 4 : Un tour d’auto avec notre animal de compagnie !
Voir le volet 5 : Le Code de la sécurité routière – 1ère partie
Voir le volet 7 : Le Code de la sécurité routière – 3e partie
Voir le volet 8 : Le Code de la sécurité routière – 4e partie
Voir le volet 9 : Le Code de la sécurité routière – 5e partie
Voir le volet 10 : Le Code de la sécurité routière – 6e partie
Voir le volet 11 : Le Code de la sécurité routière – 7e partie
Voir le volet 12 : Le Code de la sécurité routière – 8e partie
Voir le volet 13 : Le Code de la sécurité routière – 9e partie
Voir le volet 14 : La signalisation routière 1 – Les panneaux en lien avec la conduite hivernale
Voir le volet 15 : Les panneaux de signalisation de prescription – Première partie