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Québec et Chaudière-AppalachesQui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ? C’est ce sacré Charlemagne. Qui ne se souvient pas de cette chanson lancée en 1964 et popularisée par la regrettée France Galle[1] ? Cette mélodie demeure d’actualité dans le contexte de la grande incertitude qui entoure l’arrivée de la nouvelle année scolaire alors que les autorités craignent une deuxième vague de la pandémie de Covid-19 avec les nombreux inconvénients que cette éventualité pourrait occasionner.
Mais, il n’y a pas que le risque de contagion à ce virus dont il faut se préoccuper. Avec le retour à l’école, si tant est qu’il puisse avoir lieu à la date convenue – à défaut de quoi il se produira tôt ou tard – il y a le risque accru d’incidents et d’accidents suscités par le déplacement des écoliers qui envahiront les abords des rues des quartiers résidentiels situés à proximité des établissements scolaires, tant au primaire qu’au secondaire. À cela, s’ajoute le va-et-vient des autobus scolaires dans les secteurs situés autour des écoles qui, eux, occasionnent également leur part de risque sur la sécurité routière.
Et ce n’est pas tout. Il faut ajouter à cette équation les parents et les grands-parents, pour qui le transport scolaire de leurs enfants n’est pas accessible, assurent eux-mêmes leur déplacement. On doit l’admettre, eux aussi ajoutent une part de risque en matière de sécurité routière. Dans un tel contexte, que pouvons-nous faire, nous les sages, pour contribuer à la sécurité de nos jeunes et, par la même occasion, servir de modèle à celles et ceux qui, sans doute inconsciemment, pourraient agir de façon imprudente ?
C’est ce que nous verrons dans cette capsule traitant de la sécurité routière à l’occasion du retour à l’école, particulièrement dans les zones scolaires et les lieux avoisinants.
Septième partie – Le retour à l’école et la sécurité routière
Source : Photo originale – Yvon Lapointe
Rappelons-nous que le Code de la sécurité routière consiste en un recueil des articles de loi et des règlements se rapportant à l’usage de la route. Cette septième partie traite du « retour à l’école et des risques que cela occasionne sur la sécurité routière », et ce sujet s’inscrit parmi ceux traitant des « Règles de circulation routière » dont la présentation se poursuivra encore dans les prochaines capsules.
État de la situation au Québec
Selon la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), entre 2012 et 2018, pas moins de 8408 titulaires de permis de conduire ont été condamnés pour avoir négligé de se conformer au signal d’arrêt d’un autobus scolaire.
Résultat ! Au cours de cette même période, ce sont 6038 collisions qui ont été rapportées en zone scolaire pendant ces heures délicates d’entrée et de sortie des écoliers sur l’ensemble du territoire québécois. Et, ces incidents ont fait en tout 2 morts, 47 blessés graves et 1338 blessés légers, selon ce que rapportent les données publiées par la SAAQ. Il faut souligner un fait marquant ressortant de ce bilan. Bien souvent, ces événements malheureux impliquent le véhicule d’un parent venu conduire ou chercher un enfant.[2]
Peut-on demeurer insensibles face à une telle situation ? Bien sûr que non. Que peut-on faire alors?
Agir de façon coopérative, sécuritaire et responsable dans le respect du Code de la sécurité routière
Continuer d’agir de façon coopérative, sécuritaire et responsable comme nous, les sages, savons si bien le faire. Voilà une solution garante de sécurité. D’ailleurs, la plupart d’entre nous sommes sans doute déjà bien à l’aise avec la façon d’aborder et de franchir les zones scolaires de même que les rues, les routes et les artères où les jeunes sont susceptibles de se déplacer pour se rendent à leur lieu d’apprentissage et revenir à la maison. Toutefois, étant donné que la mémoire est une faculté qui a tendance à oublier, et ce phénomène n’est pas toujours lié à l’âge, voyons un aperçu des comportements que l’on doit adopter pour assurer la sécurité de nos jeunes conformément aux exigences du Code de la sécurité routière.
Conseils pour assurer une sécurité maximale[3]
Ce n’est pas une option. C’est une obligation. Si les policiers ont parfois tendance à accorder une certaine tolérance au dépassement de la limite de vitesse prescrite, tenons pour acquis que les zones scolaires, elles, font exception à cette règle, si tant est qu’une telle latitude existe.
Ça non plus ce n’est pas optionnel. C’est obligatoire. D’autant plus que lorsqu’un conducteur d’autobus s’approche d’un endroit où il doit s’arrêter pour faire monter ou descendre des écoliers, il prévient les autres usagers d’un arrêt imminent en actionnant les feux jaunes, également clignotants, dont sont munis les véhicules affectés au transport scolaire. Dès ce moment, il faut anticiper l’arrêt de l’autobus et, lorsque les feux rouges intermittents sont activés, nous sommes tenus d’immobiliser notre véhicule, quelle que soit notre direction par rapport à l’autobus. Rappelons, qu’une fois « stoppé », c’est une distance minimum de 5 mètres qui doit séparer notre véhicule de l’autobus. Ensuite, c’est seulement lorsque les feux rouges clignotants sont éteints que l’autorisation de nous remettre en route nous est accordée[4]. Ces mesures s’appliquent également aux cyclistes.
Existe-t-il une exception à cette règle ? L’obligation de s’immobiliser n’est pas requise lorsque nous circulons en sens inverse de l’autobus scolaire sur une chaussée séparée par un terre-plein. En tel cas, quoiqu’il faille redoubler d’attention, car, on le sait, l’imprévisibilité fait partie de l’enfance, puisque l’aménagement central entre les deux chaussées fait office de protection.
C’est un fait incontournable. Nous sommes tenus d’obéir aux ordres et aux signaux d’un brigadier scolaire tout comme nous devons le faire en présence d’un policier et d’un agent de la paix[5].
Dans une zone scolaire ou à l’approche de celle-ci, il faut conserver notre voie à moins qu’un véhicule stationné ou un obstacle nous oblige à empiéter dans la voie de circulation inverse. Si une telle situation se produit, agissons avec la plus grande prudence.
Rappelons-nous que nous sommes en présence d’enfants. Quel que soit leur âge, ils sont imprévisibles. Si un demi-tour s’avérait nécessaire, au lieu de rebrousser chemin sur-le-champ, poursuivons notre route et mettons-nous en quête d’une autre issue. Dans ces circonstances, une telle solution est très certainement plus avisée.
Dans une zone scolaire, la limite de vitesse maximum autorisée est de 50 km/h ou moins. Ainsi, nous sommes tenus de dégager un espace d’au moins un mètre avec le cycliste. Rappelons-nous que, tout comme les enfants, eux aussi sont des usagers vulnérables.
Pourquoi pas ? Faire nos emplettes, se présenter à un rendez-vous chez son médecin, visiter des amis et toute autre situation nécessitant un déplacement au moyen de notre auto, tout ça peut se faire en dehors des heures d’entrée et de sortie des écoliers. Facilitons-nous la vie. Assurons-nous de gérer nos déplacements de façon responsable. Il en va du plaisir de se trouver derrière le volant en réduisant au maximum les situations stressantes.
Qu’en est-il de la signalisation routière ?
Ce panneau « Signal avancé d’une zone scolaire ou d’un passage pour écoliers » indique à l’avance, la proximité d’une zone scolaire ou d’un passage pour écoliers. À la vue de ce panneau, il est nécessaire de redoubler d’attention et de vigilance, tout en réduisant sa vitesse à la limite prescrite ou moins, selon les circonstances qui prévalent.
Ce panneau « Début d’une zone scolaire » indique que nous entrons dans une zone critique. Notre niveau d’alerte doit être à son maximum, particulièrement aux heures d’entrée et de sortie des écoliers, alors que nous nous trouvons dans une situation d’achalandage accru composé des autobus scolaires et des véhicules de celles et ceux qui viennent récupérer leur progéniture.
Ce panneau « Signal avancé d’arrêt d’autobus scolaire » indique, à l’avance, la présence possible d’un autobus scolaire immobilisé pour faire monter ou descendre des écoliers. Cette signalisation est installée en bordure de la route aux endroits où un autobus immobilisé est susceptible de ne pas être suffisamment visible, voire totalement invisible. Il va de soi qu’à la vue de ce signalement, l’anticipation de la possibilité de devoir s’arrêter s’impose.
Ce que dit le Code de la sécurité routière
Le conducteur d’un véhicule routier ou un cycliste qui approche d’un autobus ou minibus affecté au transport d’écoliers dont les feux rouges intermittents sont en marche, ou lorsqu’il est fait usage de son signal d’arrêt obligatoire, doit immobiliser son véhicule à plus de 5 mètres de l’autobus ou du minibus et ne peut le croiser ou le dépasser que lorsque les feux rouges intermittents sont éteints et le signal d’arrêt obligatoire escamoté, et qu’après s’être assuré qu’il peut le faire sans danger. Commettre une telle infraction au volant de son auto peut entraîner une amende 200 $ à 300 $, et l’inscription de 9 points d’inaptitude à son dossier. Le montant à payer pour un cycliste qui commet la même infraction est de 80 $ à 100 $, plus les frais. (Article 460)
Un conducteur qui circule à 60 km/h dans une zone de 30 km/h commet une infraction entraînant l’accumulation de deux points d’inaptitude et une amende de 105 $, ou de 210 $ si l’infraction est commise dans une zone scolaire en période scolaire[6], en plus des frais applicables. (Article 516.2)
Lorsque la circulation est dirigée par un agent de la paix, un brigadier scolaire ou un signaleur chargé de diriger la circulation, toute personne doit, malgré une signalisation contraire, obéir à leurs ordres et signaux. Commettre une telle infraction peut entraîner une amende de 200 $ à 400 $ et l’inscription de 4 points d’inaptitudes à son dossier. (Article 311)
Alors, si ce sacré Charlemagne a eu la bonne idée d’inventer l’école, faisons-lui honneur en adoptant des comportements irréprochables. Protégeons nos jeunes. Faisons tout en notre pouvoir pour assurer leur sécurité. Et, ces bons comportements que nous choisissons d’adopter dans les zones scolaires et dans les environs des écoles, faisons-nous un devoir de les appliquer partout et dans toutes les circonstances, que l’on soit à pied, à vélo ou en auto. Voilà donc l’essentiel des règles de base quant à la façon de « SE » comporter en rapport avec les écoliers, jeunes et moins jeunes. Rappelons-nous que de « donner l’exemple » fait aussi partie de notre rôle de « sages »[7].
D’autres sujets répondant aux besoins de mise à jour sur le Code de la sécurité routière suivront dans le cadre des prochaines chroniques dont, entre autres, la conduite sur une autoroute et les feux de circulation. Pour notre propre sécurité et celle des autres, continuons d’agir avec sagesse en respectant les règles établies. De cette manière, ça va continuer de bien aller tant pour nos jeunes que pour nous ! 🌈
À propos de l’auteur
Consultant formateur en éducation routière et conférencier
Diplômé de l’Université Laval en pédagogie, Yvon Lapointe a consacré toute sa carrière à la cause de la sécurité routière. Après avoir été moniteur-instructeur en conduite d’un véhicule de promenade et de divers types de véhicules lourds, propriétaire d’une école de conduite, consultant auprès d’entreprises de transport routier, puis chargé de cours et coordonnateur d’un programme de formation pour des formateurs de conduite automobile en milieu collégial pendant plus de 12 ans, il est arrivé chez CAA-Québec en 1986 en tant que directeur du service de l’éducation routière. Jusqu’au moment de sa retraite en 2014, il était également directeur de la Fondation CAA-Québec avec laquelle il a maintenu un lien en tant que conférencier.
Depuis 2016, il intervient en suppléance auprès des clients de l’école de conduite du Centre de réadaptation du CIUSSS de la Capitale-Nationale comme instructeur de conduite automobile. La chronique de sécurité routière, publiée dans la revue L’Écho des deux Rives, porte sa signature depuis plus de cinq ans. Il est l’instigateur de la conférence intitulée « SE…conduire autrement ! » offerte gracieusement aux membres des clubs FADOQ.
[1] https://www.youtube.com/watch?v=IFotxcEYJCg
[2] https://www.lapresse.ca/actualites/2019-09-30/accidents-en-zone-scolaire-attention-parents-dangereux
[3] Conseil canadien de la sécurité (CCS)
[4] https://www.youtube.com/watch?v=PyHzESrZb0w
[5] https://www.youtube.com/watch?v=Fj3ec5PZhYQ
[6] L’article 329 du Code de la sécurité routière détermine que la période scolaire se situe du lundi au vendredi, et de septembre à juin, de 7 heures à 17 heures.
[7] Pour plus d’information, revoir la chronique intitulée « Les grands-parents et la rentrée scolaire » publiée dans l’édition du mois d’août 2019 de la revue l’Écho des Deux-Rives.
Voir le volet 1 : Une bonne marche…ça fait du bien !
Voir le volet 2 : Faire un tour d’auto…ça aussi ça fait du bien !
Voir le volet 3 : Une randonnée à vélo…en toute sécurité !
Voir le volet 4 : Un tour d’auto avec notre animal de compagnie !
Voir le volet 5 : Le Code de la sécurité routière – 1ère partie
Voir le volet 6 : Le Code de la sécurité routière – 2e partie
Voir le volet 7 : Le Code de la sécurité routière – 3e partie
Voir le volet 8 : Le Code de la sécurité routière – 4e partie
Voir le volet 9 : Le Code de la sécurité routière – 5e partie
Voir le volet 10 : Le Code de la sécurité routière – 6e partie
Voir le volet 12 : Le Code de la sécurité routière – 8e partie
Voir le volet 13 : Le Code de la sécurité routière – 9e partie
Voir le volet 14 : La signalisation routière 1 – Les panneaux en lien avec la conduite hivernale
Voir le volet 15 : Les panneaux de signalisation de prescription – Première partie