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Par Dre Christiane Laberge

Le nez bouché, le visage endolori, une vilaine toux grasse… C’est peut-être une sinusite. Ce problème de santé est non seulement courant, mais peut aussi devenir chronique. Voici quelques conseils qui vous aideront à respirer un peu mieux.

Cavités situées autour du nez, les sinus sont tapissés de tissus qui produisent du mucus. Ces sécrétions s’écoulent normalement vers les fosses nasales et l’arrière-gorge. Lorsque l’inflammation affecte ces tissus, l’évacuation du mucus — plus abondant qu’à la normale — est compromise, d’où la sinusite. Parmi les possibles symptômes, notons la congestion nasale, le mal de tête, la sensation de pression au visage, des sécrétions nasales verdâtres ou jaunâtres, la toux grasse et la fièvre.

Prévenir avant de traiter la sinusite

Comme la cause la plus courante de la sinusite est l’infection virale (rhume, grippe ou même COVID-19), de simples mesures de prévention s’imposent : ventiler son environnement, rincer ses sinus avec une solution saline dès qu’on se sent légèrement congestionné ou qu’on fréquente quelqu’un atteint d’un virus, se laver fréquemment les mains et se faire vacciner selon le calendrier prévu. Le port du masque et le maintien d’une certaine distance des autres sont aussi indiqués.

Les allergies saisonnières peuvent aussi causer la sinusite; dans ce cas, l’écoulement demeure clair et fluide. Si la congestion augmente, il faut éviter de s’exposer aux particules auxquelles on est allergique. On peut aussi se rincer le nez et prendre des antihistaminiques de 2e génération qui ont de longues durées d’action et qui causent moins de somnolence. Si le mucus s’épaissit et se colore, il faut être encore plus méticuleux.

L’hygiène nasale, essentielle

Si vous avez des sécrétions abondantes, vous devez vous moucher efficacement. Quand on constate des signes de congestion, peu importe la cause, rincer ses sinus avec une solution saline est essentiel afin de se décongestionner et de maintenir les sécrétions fluides. Dans le cas d’une grande congestion, on peut utiliser un décongestionnant (pendant cinq jours au maximum), en demandant l’avis du pharmacien afin de connaître nos propres contre-indications.

La majorité des cas se résorbe habituellement en 10 à 14 jours. La situation peut néanmoins persister, même quelques mois, ou se reproduire fréquemment. Un corticoïde nasal (sous forme de vaporisateur) sera alors suggéré.

Et les antibiotiques?

Un faible pourcentage des cas de sinusites se compliqueront d’une surinfection bactérienne, c’est-à-dire que des bactéries profiteront de l’infection virale initiale pour se répandre. Généralement, cela surviendra de 10 à 15 jours après le début de la congestion virale ou allergique. Un traitement antibiotique n’est généralement pas nécessaire, à moins d’avoir certains symptômes plus importants, comme de la fièvre persistante ou une douleur intense qui n’est pas soulagée par l’acétaminophène ou les anti-inflammatoires.

Même dans ces cas, il est important de continuer l’hygiène nasale. Il peut aussi être judicieux de prendre des bains de vapeur afin de solubiliser le mucus et permettre son évacuation. Certaines personnes vont même nager dans ces périodes afin d’humidifier et de mobiliser le haut et le bas des sinus.

Comme toujours, si des antibiotiques sont prescrits, il est essentiel de les prendre jusqu’au bout de l’ordonnance. S’il y a récidive ou persistance de la sinusite, une consultation en médecine familiale est requise. Une consultation en ORL (oto-rhino-laryngologie), sur référence seulement, pourrait s’avérer nécessaire.

*Cet article est tiré du magazine Virage